le ministre nous refait le coup des masques !

ILS NOUS REFONT LE COUP DES MASQUES

 

Union Départementale des Retraités et pré-retraitésForce Ouvrière de Vaucluse

20 avenue Monclar BP 10 - 84004 Avignon cedex 01 

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Avignon, le 8 novembre 2020

Monsieur le Préfet,

Le point presse fait ce jeudi 5 novembre par le ministre des solidarités et de la santé, entouré d’un médecin généraliste, d’un praticien hospitalier, du directeur général de la santé, ne peut que nous inquiéter. Ce ne sont ni la mise en scène anxiogène, ni les graphiques servant à corroborer les propos alarmistes, ni les termes techniques utilisés et incompréhensibles par les béotiens que nous sommes qui nous préoccupent.

Ce qui nous horrifie, c’est que le ministre nous refait le coup des masques !

«Ces derniers jours, ces dernières semaines on a entendu beaucoup de personnes dire que finalement si on avait plus de lits de réanimation on se poserait pas la question du confinement, et qu’il suffirait d’admettre ces patients en réanimation pour passer la vague. Je voudrais vous expliquer pourquoi il ne suffirait pas de doubler, tripler, quadrupler, quintupler et que sais-je encore, multiplier par vingt le nombre de lits de réanimation pour que la vie puisse continuer. D’abord parce que la réanimation c’est tout, sauf un acte anodin. Ce n’est pas une situation banale, c’est pas un mauvais moment à passer. La réanimation, quand on y entre on n’est pas sûr de pouvoir en sortir. Dans certains cas on décède, dans d’autres cas, heureusement, on n’y décède pas mais on peut en ressortir extrêmement fatigué avec des séquelles respiratoires, des séquelles cardiovasculaires … Je ne dis pas ça pour faire peur, je dis ça parce que c’est la réalité et qu’on ne peut pas parler de réanimation avec légèreté comme s’il s’agissait seulement de capacités d’accueil et de lits ». (extrait du point presse du ministre de la santé)

C’est incontestablement le même raisonnement, le même mensonge que celui utilisé pour masquer la pénurie de masques. Ils étaient inutiles, comme le seraient aujourd’hui des lits de réanimation supplémentaires, et ils sont devenus obligatoires.

Il ressort de ce point presse que l’hôpital n’est plus en mesure de prendre en charge les malades de la Covid-19.

Lors de la première vague, de nombreux praticiens et personnels hospitaliers ont accusé la comptabilité analytique et la tarification à l’activité d’être responsables de l’effondrement du système hospitalier. Il est pour le moins évident qu’un hôpital n’est pas une entreprise, qu’un patient n’est pas une marchandise. Vouloir à tout prix maîtriser les coûts pour une prétendue meilleure efficience a conduit et conduit encore à favoriser le tout ambulatoire pour mieux supprimer des hôpitaux, des lits y compris des lits de réanimation, des maternités, des moyens humains et matériels, à créer un forfait pour les urgences. Résultat de cette politique, l’hôpital le « plus efficient » est celui où les capacités sont saturées et où la durée moyenne des séjours est la plus courte  On en mesure aujourd’hui la conséquence : le désastre sanitaire.

Pour autant le ministre ne va pas changer la gouvernance hospitalière, mais il annonce qu’il fait appel à la médecine de ville afin qu’elle vienne au secours de l’hôpital.

Mais, à quelle médecine de ville fait-il appel ? Pour notre département c’est le désert médical. Cette situation est la résultante du numerus clausus.

L’Union Départementale des Retraités FORCE OUVRIERE de Vaucluse ne peut rester muette face à la dégradation de notre système de santé.

Nous sommes confinés, mais pas bâillonnés.

Nous condamnons et combattrons avec la plus grande détermination les annonces faites par le ministre des solidarités et de la santé car elles sont inacceptables.

Inacceptables car c’est le nombre limité des capacités d’hospitalisation qui impose que SEULES les formes graves requérant des soins de réanimation soient prises en charge par l’hôpital.

Inacceptables car la médecine de ville n’est déjà plus présente sur de nombreux territoires situés tant en zone rurale que citadine. De ce fait une partie grandissante de la population se trouve sans médecin généraliste. Alors à qui s’adresser pour être pris en charge ?

Inacceptables car la médecine de ville, avec le peu de médecins généralistes dont elle dispose, va devoir trier les malades, c’est-à-dire choisir entre ceux qui pourront être hospitalisés et ceux qui ne le pourront pas. Et qui va suivre ceux qui ne seront pas hospitalisés ? Où vont-ils se soigner ? Chez eux ? au risque de contaminer toute leur famille !

Inacceptables car faute de places dans les hôpitaux, c’est en fait l’hospitalisation à domicile qui va devenir la règle avec toutes les contraintes et les angoisses que cela va soulever tant pour les malades que pour les familles, avec à la clef la télésurveillance médicale.

Inacceptables car nous craignons que les malades de la Covid-19 résidant en EHPAD soient soumis à l’obligation de ne pas quitter leur chambre.

Inacceptables car faute de généralistes c’est la télémédecine que le gouvernement veut favoriser et développer non pas pour mieux soigner mais pour réaliser des économies.

Inacceptables car la maîtrise des coûts ne doit pas se substituer à la qualité des soins.

Alors oui, il est indéniable que le ministre nous refait le coup des masques.

Il est pour le moins avéré et évident que le second confinement est la résultante d’une politique hospitalière en quête effrénée de maîtriser les coûts.

Nous tenons également à attirer votre attention sur les conséquences néfastes du confinement.

Le 13 avril 2020, le Président de la République a déclaré «si le virus tue, l’extrême solitude est très dangereux », le 19 avril le ministre des solidarités et de la santé a rappelé que «l’isolement fragilise. Nous devons lutter contre l’isolement. »

Il est à présent connu et nullement contesté qu’en France un quart des personnes de plus de 75 ans est en situation d’isolement. Ce pourcentage augmente considérablement avec le confinement.

Le confinement c’est la réduction des relations sociales, c’est moins de mobilité et pour beaucoup c’est aussi l’exclusion numérique.

Il est indiscutable que le manque de liens sociaux constitue un facteur d’accélération de la perte d’autonomie.

Nous craignons que le confinement vienne perturber les fêtes de Noël et du passage à la nouvelle année. De nombreux retraités risquent de passer ces festivités seuls, séparés de leurs enfants et petits-enfants, ce qui va causer des traumatismes importants.

Nous vous demandons de mobiliser les CCAS pour qu’il soit apporté un soutien et une compagnie aux retraités au travers de visites physiques régulières.

Nous maintenons nos demandes contenues dans le courrier que nous vous avons adressé en date du 23 mars dernier, à savoir :

« L’UDR-FO de Vaucluse, conformément à la loi n°2004-626 du 30 juin 2004, vous demande expressément de mettre en place le plan d’alerte et d’urgence au profit des personnes âgées et des personnes handicapées. Plan devant être activé en cas de risques exceptionnels. Nous insistons pour que ce plan prenne également en compte la situation des personnes les plus vulnérables du fait de leur isolement ainsi que les sans domicile fixe.

Pour ce plan, arrêté par le Préfet et par le Président du Conseil Départemental nous souhaitons, pour les populations concernées :

- qu’il leur soit demandé leurs besoins particuliers,

- qu’il leur soit rappelé les gestes barrières,

- qu’ils soient invités à être vigilants dans leur confinement,

- qu’il leur soit communiqué un numéro de téléphone non surtaxé à appeler en cas d’urgence,

- qu’il leur soit proposé le portage à domicile des repas et/ou des médicaments.

Nous insistons également pour qu’ils aient un interlocuteur chargé de s’assurer de la continuité des soins dont ils ont éventuellement besoin.

L’UDR-FO de Vaucluse attire votre attention sur le confinement. Nous pensons que ce n’est pas anodin de rester cloitré chez soi. Nous comprenons la mesure et ne la remettons pas en cause. Pour autant nous craignons qu’elle ait des effets psychologiques, des angoisses, des inquiétudes. C’est pourquoi, dans le cadre du plan d’alerte et d’urgence, nous souhaitons que les intervenants s’assurent que les personnes concernées ne manifestent pas d’effets psychologiques liés à leur isolement et si elles en ont qu’ils prennent les dispositions nécessaires pour qu’elles soient accompagnées. »

En ce qui concerne les EHPAD, les enseignements du premier confinement doivent être tirés : les résidents des EHPAD l’ont très mal vécu. Le fait de ne plus voir leur famille a été très dur pour nombre d’entre eux et en a fait sombrer dans la dépression ou leur a ôté l’envie de vivre. Certains ont perdu de la motricité, d’autres souffrent de divers troubles. Peu en sont sortis indemnes. Cela nous conduit à être opposés à un nouveau confinement qui constitue une mesure privative de liberté injustifiable. Nous pensons que des solutions sont à rechercher en consultant les résidents, leurs familles, les personnels. Rien ne doit être imposé et les moyens de protections existants (masques, blouses, gants, gel…) permettent d’éviter toute mise à l’isolement des personnes âgées, toujours préjudiciable pour leur santé, que rien ne peut justifier juridiquement et auquel, en tout état de cause, nous nous opposerions.

Par ailleurs, le port du masque étant obligatoire sur tout le département nous demandons la gratuité des masques pour tous.

Nous revendiquons également le retour des services publics de proximité avec des personnes physiques derrière les guichets en lieu et place des automates, la fin du tout numérique car la dématérialisation des services publics pénalise les personnes précaires et de nombreux retraités.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, en l’assurance de nos respectueuses salutations

La Secrétaire                     Le Vice Président                    Le Président

  Laure LAMBERTIN              Serge OLLIER                   Jacques FASSIÉ

 

Réponse du préfet

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Date de dernière mise à jour : 23/11/2020