l'UDR-FO questionne l'ARS Vaucluse -UDRFO 84 L'ARS ne répond pas à nos questions - UDRFO 84 L'ARS 84 dispose de notre questionnaire - UDRFO 84
 
 
A l'heure où des médecins s'alarment de devoir trier les malades (Covid-19 et autres) parce que l'hôpital manque cruellement de moyens humains et matériels pour soigner tout le monde, l'UDR FO 84 avait demandé à rencontrer l'Agence Régionale de Santé Vaucluse pour échanger sur la situation sanitaire, lui faire part des inquiétudes et des demandes des retraités qu'elle représente.

Compte rendu d’une stupéfiante audience

 

Le 12 mars, l’UDR FO 84 avait sollicité une audience auprès de l’ARS 84 pour « échanger sur la situation sanitaire et sur les questions qui préoccupent nos adhérents.»

 

Afin de préparer au mieux cette audience, cette demande était accompagnée de questions (cf. le document en annexe).

 

Le 26 mars, l’UDR FO 84 a été reçue de 14h45 à 16h par Mme Nadra BENAYACHE, directrice par intérim de la délégation départementale de Vaucluse de l'Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d'Azur et M. le Docteur Dominique GRANEL de SOLIGNAC, responsable du service établissements de santé.

 

A la grande stupéfaction de la délégation de l’UDR FO 84, les représentants de l’ARS 84 n’avaient préparé aucune réponse à nos questions et il est même permis de se demander à l’issue de l’audience s’ils les avaient seulement lues.

 

De ce fait, la délégation de l’UDR FO 84 a entrepris de reposer toutes ses questions auxquelles les représentants de l’ARS n’ont apporté que des « réponses » floues ou dilatoires avec comme antienne que tous leurs efforts se concentraient « actuellement sur la gestion de la crise sanitaire », ce qui a bien sûr a empêché, dans le temps imparti, d’aborder toutes les questions.

 

On retiendra au moins le refus manifeste de nous indiquer s’il y avait eu des postes et des lits supprimés dans les hôpitaux en Vaucluse en 2020 et s’il y aurait des suppressions en 2021.

 

D’autre part, il n’y aurait « pas de restrictions économiques » dans la Santé publique en Vaucluse, ce que malheureusement nul ne peut croire et les syndicats FO de la Santé peuvent renseigner ceux qui en douteraient.

 

Concernant la « déprogrammation des actes chirurgicaux » présentés comme « non urgents » pour libérer des lits de réanimation, preuve du manque crucial de moyens dans les hôpitaux, la directrice de l’ARS 84 a cité comme exemple la chirurgie esthétique… dont personne ne peut croire qu’elle mobilise entre 30 et 40 % des blocs opératoires aujourd’hui fermés.

 

Concernant les lits de réanimation eux-mêmes (seulement 16 en temps normal pour 560 000 habitants, à rapprocher du taux moyen de 12 lits pour 100 000 habitants dans la région PACA, ce qui fait du Vaucluse l'un des départements les plus faiblement équipés de France), leur augmentation actuelle à 21 puis 26 ne permet toujours pas d’éviter des transferts de malades dans d’autres départements ; les responsables de l’ARS n’ont pas répondu à notre demande que leur nombre soit augmenté et pérennisé.

 

Enfin, concernant l’offre insuffisante de soins dans 111 communes sur les 151 de notre département, selon les chiffres mêmes de l’ARS (Arrêté N° DSPD – 0218-1419 du 23.02.2018), que tout le monde mesure et subit, « la situation s’améliore » nous ont affirmé les responsables de l’ARS mais ils n’ont pas pu ou n’ont pas voulu nous donner de données précises et nous ont renvoyés à un bilan qui serait fait en 2021.

 

A l’issue de cette audience, il est permis de poser la question :

les demandes de l’UDR FO 84 sont-elles à ce point dérangeantes que l’ARS ne leur ait pas apporté de réponses claires et précises ?

 

Faut-il rappeler que l’ARS a 2 missions : le pilotage de la politique de santé publique et la régulation de l’offre de santé en région.

 

La régulation prétend « viser à mieux répondre aux besoins et à garantir l’efficacité du système de santé » ; tout le monde a pu juger, année après année depuis vingt ans, de la nature de cette « régulation » résultant des politiques gouvernementales : 100 000 lits d’hôpitaux, 80 services d’urgence, la moitié des maternités (814 en 1996, et 498 en 2018) supprimés.

      
La saturation actuelle des hôpitaux en est la terrible conséquence.

 

En matière de pilotage de la politique de santé, l’ARS a trois champs d’intervention :

 

 - La veille et la sécurité sanitaires, ainsi que l’observation de la santé.       
La définition, le financement et l’évaluation des actions de prévention et de promotion de la santé.
L’anticipation, la préparation et la gestion des crises sanitaires, en liaison avec le préfet. 

 

Les questions et demandes exprimées par l’UDR FO 84 dans son courrier du 12 mars à l’ARS et posées lors de l’audience du 26 mars portent essentiellement sur les 1er et 3ème champs d’intervention de l’ARS.

 

L’ARS 84 dispose de notre questionnaire. Ne pas y répondre – sérieusement - constituerait, outre un singulier positionnement de la part de cet Établissement public à l’égard des retraités que représente l’UDR FO 84, l'aveu implicite que nos interrogations comme nos craintes sont largement justifiées.

 

L'UDR FO 84 poursuivra sans relâche son travail d'information et de mobilisation des travailleurs retraités pour la défense de tous leurs droits.

 

Avignon, le 26 mars 2021

 

La délégation de l’UDR FO 84

Jacques Fassié, Jean-Pierre Coffy, Eric Reboulet

 

Contact presse : 06 31 08 95 10 - udrfo84@yahoo.ft

 
Annexe : les questions de l’UDR-FO 84 à l’ARS

UDR-FO Vaucluse : QUESTIONS à l’ARS (12 mars 2021)

La pandémie a fait éclater au grand jour l’état de délabrement profond de l’hôpital public et de la médecine de ville.

Ce méga-désastre est le fruit de la maîtrise comptable de l’offre de santé et de contrainte de l’offre de soins. Pour autant, il semblerait que le Ministère de la santé conserve le même cap et vous encourage à poursuivre et accélérer les missions contenues dans la loi de modernisation de notre système de santé, la loi d’adaptation de la société au vieillissement, la stratégie nationale de santé 2018-2022, la stratégie de transformation du système de santé.

 

Quels changements chacune des mesures annoncées va-t-elle apporter en Vaucluse ?

Selon quel calendrier ?

Coronavirus ; lors de la première vague, les capacités d’accueil, à l’hôpital public se sont avérées insuffisantes. De plus, la situation était aggravée par le manque de personnels et de matériels de protection.

 

Quelles dispositions avez-vous prises pour faire face à l’immédiat ?

Quelles mesures avez-vous mises en œuvre pour préparer l’hôpital public à la deuxième vague ?

Quelles missions ou réformes en cours avez-vous suspendues dès la première vague ?

Y a-t-il eu depuis la 1ère vague augmentation du nombre de lit de réanimation ?

 

Selon nos informations, il semblerait concernant les malades de la Covid-19 qu’il soit demandé au corps médical d’appliquer rigoureusement un protocole. De ce fait, cela cantonnerait les personnels de santé dans un rôle de technicien du soin et moins de soignants.

Qu’en est-il ?

 Médecine de ville : Depuis plusieurs années, l’UDR-FO a alerté l’ARS sur la dégradation de la médecine de ville. De plus en plus de communes se situent en zone caractérisée par une offre de soins insuffisante. Dans le même temps le nombre de vauclusiens n’ayant plus de médecin augmente. Nous avons le sentiment que la dimension économique prime sur les besoins.

Se soigner est de plus en plus difficile : 3 voire 4 à 5 mois d’attente pour avoir un rendez-vous avec un spécialiste.

 

Cette situation intolérable va-t-elle perdurer ?

 

Quelles sont les mesures prises 

 

Vaccination : Contrairement à la vaccination contre la grippe, la vaccination contre la Covid-19 fait l’objet d’un traitement spécifique de données à caractère personnel et cela nous inquiète. Ce traitement de données, « SI Vaccin Covid » (Système d'information Vaccin Covid), contient des informations relevant du secret médical.

 

Quelle est la garantie que ces informations soient consultées uniquement par le corps médical ?

De plus, choisir Microsoft comme hébergeur de la plate-forme Health Data Hub de collecte des données de santé des Français à des fins de recherche ne fait que renforcer nos craintes, les États-Unis n'offrant pas pour les données qui y sont transférées des protections équivalentes à celles imposées en Europe.

Pouvez-vous nous donner des précisions sur les recherches effectuées sur les personnes vaccinées ?

Sont-elles liées à une éventuelle dangerosité ? A d’éventuels effets secondaires susceptibles de se manifester ultérieurement ?

 

Vaccination La vaccination se heurte à des difficultés d’approvisionnement et de logistique.

Qu’en est-il à présent pour le département de Vaucluse ?

Quelles sont les démarches à effectuer pour prendre rendez-vous afin de se faire vacciner :

Ø    pour ceux qui ont accès à internet ?

Ø    pour ceux qui n’ont pas d’outil informatique ?

Quel est le calendrier vaccinal par tranches d’âge car entre les annonces gouvernementales et les tranches d’âge effectivement vaccinées dans le département il n’y a pas adéquation ?

Quelles sont les recherches en cours pour trouver un/des traitement(s) contre le Coronavirus ?

 

Les effets des confinements : La saturation de l’hôpital a eu pour corollaire des confinements et des couvre-feux qui ont impacté négativement l’économie, l’emploi, les libertés individuelles et collectives. Mais pas seulement : les souffrances, les troubles émotionnels, les troubles du comportement, les inquiétudes, les angoisses se multiplient.

Le Premier Ministre ayant annoncé que le gouvernement prendrait en compte toutes les conséquences psychologiques, nous vous demandons de nous détailler le dispositif mis en place pour recenser toutes les personnes concernées et de nous préciser ce qu’il faut entendre par « prendrait en compte toutes les conséquences psychologiques », l’expérience nous ayant appris que l’on mesure trop fréquemment le gouffre, pour ne pas dire l’abîme qu’il y a entre la rhétorique et les actes ?

 

3ème vague ? : Par une circulaire du 12 février, le Ministère vous demande de passer en « organisation de crise », ce qui implique l'augmentation du nombre de lits et la mobilisation de tout le personnel médical disponible. La déprogrammation des actes chirurgicaux dont les conséquences risquent d'être dramatiques pour les patients concernés et la mise en place de « cellules de recherche et de suivi des lits de réanimation disponibles », mettent en relief de manière criante le sous-équipement des hôpitaux publics du Vaucluse en lits de réanimation..

Cette circulaire est la preuve incontestable que rien n’a été fait depuis la première vague pour augmenter de façon pérenne les lits de réanimation, recruter et former du personnel médical…


Allez- vous enfin augmenter le nombre de lits de réanimation à l’hôpital d’Avignon ?

Ce centre hospitalier, qui se trouve à la confluence de trois départements, ne compte que 16 lits de réanimation pour 560 000 habitants alors qu’en région PACA il y en a 12 pour 100.000 habitants.

Allez-vous recruter et former le personnel nécessaire, ouvrir les lits de réanimation indispensables et financer l'achat du matériel qui va avec ?

 

Doctolib, Point Vision, LIFEN Covid… Pour beaucoup de patients ces plateformes permettent de prendre rendez-vous avec des Médecins généralistes, pédiatres, psychiatres, dermatologues, gynécologues, …et même d’effectuer des téléconsultations.

 

Ce que beaucoup ignorent c’est que les informations qu’elles recueillent, dont celles relevant du secret médical, sont bien souvent stockées sur les serveurs américains de Microsoft contrairement aux recommandations de la CNIL, laquelle dans un avis du 8 octobre 2020, demande de cesser de confier l’hébergement des données à Microsoft et à toute société de droit états-unien car le Cloud Act permet notamment aux agences de renseignement des États-Unis d’accéder aux informations stockées sur les serveurs d’entreprises américaines.

 

Avec quelles plateformes ou start-up êtes-vous en relation ?

Avez-vous un cahier des charges avec elles 

Comment est contractualisée votre relation ?

Entrent-elles dans la stratégie de transformation du système de santé ?

Le patient va-t-il pouvoir continuer à choisir librement son médecin ?

Nous revendiquons que notre système de santé soit complètement repensé pour revenir aux fondamentaux : soigner, guérir « quoi qu’il en coûte ». Nous voulons que le patient soir remis au cœur du système, que l’on raisonne en fonction des besoins et non plus des contraintes budgétaires.

 

Date de dernière mise à jour : 14/04/2021