31 mars 2016 - MOBILISATION RÉUSSIE

31 mars 2016 - MOBILISATION RÉUSSIE

Plus de 8000 personnes à Avignon le 31 mars pour exiger le retrait du projet de loi Travail !

Le 14 mars Manuel VALS a présenté aux interlocuteurs sociaux une version « corrigée » du projet de loi Travail.

Au delà de la méthode qui reste contestable, rien dans les annonces du 1er ministre ne modifie la philosophie du texte initial.

Le détricotage du code du travail, la fragilisation des salariés, l’inversion de la hiérarchie des normes, la facilitation des licenciements, la possibilité de réduire le taux majoré des heures supplémentaires par accord d’entreprise, etc… constituent un recul social historique pour les salariés et une rupture avec la conception républicaine de la négociation collective.

Ce n’est pas en fragilisant les salariés, en facilitant les licenciements, ni en distribuant des milliards sans contrepartie aucune, que l’on crée de l’emploi.

Le 31 mars, journée de grève générale interprofessionnelle et de manifestations pour le retrait du projet de loi de réforme du code du travail, les retraités combattent pour que la protection sociale dont ils bénéficient soit toujours debout quand les jeunes d’aujourd’hui seront à leur tour retraités.

Les retraités sont solidaires  car le combat des salariés, actifs comme retraités, est indivisible.

Ils seront de toutes les manifestations jusqu’au retrait de ce projet qui fragilise le salariat, précarise le travail et compromet l’équilibre des régimes de retraite.

 

Prise de parole Force Ouvrière

Chers camarades, chers amis, étudiants, lycéens, salariés, retraités, Je m’exprime au nom de l’Union Départementale des syndicats  FORCE OUVRIERE de Vaucluse.

Celle nouvelle manifestation qui rassemble aujourd’hui plus de  8000 personnes à Avignon, cette grève qui touche tous les secteurs d’activité de notre département démontre une fois de plus notre détermination à obtenir le retrait du projet de loi travail.

En effet, un seul objectif dans ces mobilisations qui se sont succédées tout au long du mois de mars et au travers de la pétitions « Loi Travail : non merci ! » qui a recueilli 1 300 000 signature…

…un seul objectif, le RETRAIT pur et simple de cette nouvelle contre réforme qui consisterait en une régression sociale majeure du droit du travail.

Rappelez-vous, pour le 1er ministre, ce projet de loi devait être la continuité des grandes conquêtes sociales qui ont marqué notre pays ! Quel cynisme quand on mesure ce qu’elle contient 

FORCE OUVRIERE le dit haut et fort, il faut arrêter les bobards !

Il faut arrêter de nous prendre pour des cons ! 

Les quelques modifications apportées et présentées par ce même 1er ministre, dans un scénario écrit à l’avance,  ne modifient en rien la philosophie générale du texte initial, contrairement à ce qu’a pu affirmer Laurent BERGER Secrétaire Général de la CFDT !

Et la preuve en est, que même s’il fait semblant officiellement de ne pas être content du nouveau texte, le MEDEF en interne en est très satisfait.

Et on le comprend ! Les prétendues avancées du nouveau texte ne sont que poudre aux yeux, à l’image d’une garantie jeune promise pour 2017, qui n’est même pas financée et ne concernera au final qu’un nombre réduit de bénéficiaires.

Et les reculs sociaux demeurent et se précisent !

Comme  le renversement de la hiérarchie des normes dans le but de généraliser les dérogations aux conventions collectives.

Conventions collectives seules à même d’assurer un minimum et une égalité de droit dans une branche !

Ou comme le référendum d’entreprise, présenté comme une démocratie renforcée, alors qu’il serait un pistolet sur la tempe des salariés concernés. Véritable attrape gogo dont le seul objectif est, par le chantage à l’emploi ou à la délocalisation, d’imposer des décisions régressives pour les salariés, de leur faire accepter des reculs sociaux, et de contourner de plus la représentation syndicale.

FORCE OUVRIERE dénonce cet autre mensonge, celui qui consiste à dire que cette réforme facilitera l’accès des jeunes  au Contrat à Durée Indéterminée. Alors que dans le même temps il est instauré le CDI jetable.

C’est là aussi nous prendre pour des gogo, car le nombre de Contrats à Durée Déterminée sera peut être réduit, mais pas la précarité !

Alors qu’il suffirait tout simplement d’appliquer l’actuel code du travail qui réserve le CDD à des circonstances très précises. C’est le patronat qui a dévoyé l’usage du CDD.

Ce même patronat, en particulier celui des grandes entreprises, qui a voulu et obtenu la redéfinition du licenciement économique qui permettra à une entreprise de justifier des licenciements économiques sans risque pour elle de les voir requalifiés « sans cause réelle et sérieuse » !

Tout comme il a obtenu la fragilisation des négociations annuelles obligatoires pour les revalorisations de salaires, les fameuses NAO, qui pourront n’avoir lieu que tous les 3 ans !

Mais c’est pas fini…

C’est par fini, car avec ce projet de loi travail, vous travailleriez plus en gagnant moins, avec la possibilité de ramener  la majoration des heures supplémentaires de 25 à 10% !

C’est pas fini, car votre santé au travail serait moins surveillée avec l’allongement de la périodicité des examens médicaux.

C’est pas fini, car licencié sans cause réelle et sérieuse, vous seriez moins bien indemnisé avec la mise en place d’un barème plus incitatif qu’indicatif.

L’idée même d’un barème pour entorse à la loi est inacceptable car c’est une remise en cause du rôle du juge.

La liste n’est pas exhaustive, j’en passe sur les aspects régressifs de cette loi dite El Khomri…

Alors non, madame la ministre du travail, le nouveau texte, pas plus que le 1er, n’est équilibré ! C’est toujours plus de sécurité pour le patronat, et plus d’insécurité pour les salariés !

Non madame la ministre du travail, ce n’est pas en fragilisant les salariés, ni en distribuant des milliards sans contrepartie, que l’on créera de l’emploi dans notre pays ! C’est l’atonie actuelle de l’activité économique qui est en cause. La situation de l’emploi dans notre pays est la conséquence des politiques d’austérités qui freinent cette activité. Il faut arrêter de faire du code du travail un bouc émissaire trop facile.

Votre projet de loi n’a pour seul objectif que de réduire le coût du travail. FORCE OUVRIERE dénonce cette logique libérale sans fin qui ne peut se faire qu’au détriment des salariés 

C’est pour cela que nous sommes mobilisés aujourd’hui ! Car il y a urgence sociale !

Pour dire stop au tsunami libéral qui frappe notre pays !

Pour obtenir le retrait de ce projet de loi travail !

Chers camarades, chers amis, pour FO les choses sont claires !

Ni modification, ni amendement, c’est le retrait pur et simple du texte qui est réclamé par la jeunesse, par les salariés, par une majorité de citoyens de ce pays !

Et nous devrons continuer à nous mobiliser pour l’obtenir.

Car je rappelle, pour conclure, que le projet de loi sera examiné début avril en commission à l’Assemblée Nationale puis début mai en plénière.

Pour FORCE OUVRIERE il convient donc plus que jamais de poursuivre et d’amplifier la pression, partout dans les entreprises, les administrations,  jusqu’au retrait du projet de loi travail.