CÉRÉMONIE DES VOEUX DE L'UD-FO de Vaucluse

CÉRÉMONIE DES VOEUX DE L'UD-FO de Vaucluse

Ce 9 janvier 2015, les adhérents FORCE OUVRIERE se sont retrouvé pour participer à la traditionnelle cérémonie des voeux de l'UD-FO de Vaucluse

Parmi l'assistance, de nombreux Camarades de l'UDR-FO dont Nicole l'épouse de notre regretté Président Claude JENET.

Compte tenu du contexte très particulier, Jean-Luc BONNAL terminait son intervention par ces propos : "mes camarades, je vous invite maintenant à partager le verre de l’amitié avec une dignité toute particulière ce soir.

Que ce soit l’occasion d’échanger entre nous sur les valeurs républicaines et démocratiques, les valeurs de liberté, toutes les libertés, d’indépendance, de laïcité, qui sont les nôtres, et que nous entendons continuer à défendre à Force Ouvrière. Un syndicalisme indépendant, le plus fort possible, est une garantie majeure pour la défense de la démocratie et des libertés qui sont inséparables des droits et conquêtes sociales."
 
Après avoir chaleureusement applaudi l'intervention du Secrétaire Général, les participants ont partagé le verre de l'amitié. Ce fut l'occasion d'échanger des voeux pour l'année nouvelle, de parler des tragiques évènements, d'évoquer la nécessité de défendre les valeurs de liberté, d'indépendance, de laîcité, d'échanger sur les actions à mener pour combattre toutes les atteintes aux droits des salariés et retraités.
 
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INTERVENTION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'UD-FO DE VAUCLUSE
 

Chers amis, chers camarades, bonsoir à tous !

Cette cérémonie se tient dans un contexte très particulier suite à l’attentat contre le journal Charlie Hebdo qui a fait 12 morts et de nombreux blessés, à la fusillade  de Montrouge qui a fait un mort et un blessé grave et à la prise d’otage en cours dans la continuité de ces évènements.

Nous avons jugé qu’elle devait être maintenue, considérant qu’en toute circonstance la représentation des salariés doit s’affirmer et s’exprimer.

Mais avant, une nouvelle fois merci, pour votre présence qui contribue avec votre action, votre militantisme au quotidien dans les entreprises, dans les administrations à faire vivre et se développer Force Ouvrière dans notre département, et ce avec des succès non négligeables, j’y reviendrai plus tard.

Je tiens aussi à remercier nos invités d’avoir bien voulu être présents à nos côtés, pour notre désormais traditionnelle cérémonie de présentation des vœux de l’UDFO Vaucluse.

En particulier Michel GONTARD, habitué de cette cérémonie, mais qui est ici cette année en qualité de 1er adjoint au maire d’Avignon, et à qui je propose de céder la parole dès à présent...

Mes amis, avant de reprendre mon propos, permettez d’avoir une pensée pour 2 de nos camarades retraités disparus au cours du deuxième semestre de cette année, qui même à la retraite ont continué à militer activement et à défendre avec un acharnement qui force le respect les valeurs de Force Ouvrière.

Je pense à nos camarades Yves ORTIZ et Claude JENET.

Permettez moi aussi de revenir sur l’attentat contre le journal Charlie Hebdo. Tout comme le bureau confédéral l’a fait, nous dénonçons avec force cet acte barbare. Nous apportons notre soutien et notre solidarité aux proches des victimes et à l’ensemble de la rédaction de Charlie Hebdo.

Oui ce soir nous sommes Charlie. Mais il ne suffit pas de dire « nous sommes Charlie », je vous invite à acheter le journal…

Les auteurs de cet attentat ont non seulement tué des femmes et des hommes, mais ils ont aussi voulu tuer un journal, un symbole d’une presse libre, indépendante, rebelle et iconoclaste. Il convient de rappeler en toute circonstance que la liberté d’expression et la liberté de la presse, la caricature en particulier, sont des libertés démocratiques fondamentales.

Et dans ce contexte d’appel à l’union nationale, notre sens critique doit nous permettre de ne pas perdre de vue que parmi celles et ceux qui s’émeuvent de ce drame, avec sincérité à n’en pas douter, certains n’hésitaient il y a peu de temps encore à considérer qu’en matière de liberté d’expression, il y a des limites à ne pas franchir, ou que ce qu’ils appellent le sacré ne doit pas faire l’objet de caricatures. La liberté de la presse ne se négocie pas au gré de tel ou tel contexte national ou international, tout comme la liberté de s’exprimer ou de revendiquer pour les syndicats.

Ceci étant précisé, nous tenons également à apporter notre soutien aux policiers, car trois des leurs avec la policière municipale de Montrouge, des travailleurs, ont perdu la vie dans ces attentats, dont Ahmed MERABET représentant du syndicat FO Unité Police.

Chers camarades, une fois n’est pas coutume à l’occasion de cette cérémonie, je vous demanderais de bien vouloir respecter une minute de silence en leur mémoire.

Je vous remercie.

Chers camarades, comme chaque année, cette cérémonie, à laquelle nous sommes très attachés, est pour nous à FO en Vaucluse l’occasion, certes de présenter nos vœux, mais aussi de faire un tour d’horizon de l’actualité économique et sociale. Une actualité chargée qui, je le dis hélas chaque année, est lourde de conséquences pour les salariés, les demandeurs d’emploi, les retraités, pour les valeurs républicaines et laïques que nous défendons, pour notre modèle de protection sociale que nos prédécesseurs ont bâti, et que la tragédie de mercredi ne doit pas nous empêcher de continuer à dénoncer.

Dans ce contexte économique qui reste morose, nous vivons une drôle de situation.

Alors que les acquis sociaux sont l’objet d’attaques incessantes, alors que les salaires stagnent, alors que ce modèle de protection sociale est menacé, qui voyons nous dans la rue ou en grève ces derniers temps ?

Le patronat, les professions dites règlementées, avocats, huissiers, les médecins. 

Mes chers camarades, je ne conteste pas leur légitimité à manifester ou à faire grève, qu’on soit clair, je ne nie pas leurs difficultés.

Je pense en particulier aux professions règlementées qui dénoncent certains aspects du projet de loi Macron. Mais ce projet de loi fourre tout traite aussi du travail du dimanche, de la privatisation du permis de conduire, des prud’hommes et j’en passe. 

S’agissant du travail du dimanche, la seule volonté de ce texte est de l’étendre tant au niveau des zones que du nombre de dimanches travaillés sans qu’aucun minimum sur les contreparties ne soit fixé par le projet de  loi.

Allez demander aux camarades de Auchan le Pontet qui sont ici présents, comment s’applique la notion de volontariat en la matière !

Allez leur demander quelles seront les conséquences sur leur vie privée et familiale en passant de 5 à 12 dimanches travaillés, et s’ils sont demandeurs !

Et puis, qui peut croire sérieusement un seul instant qu’élargir le travail le dimanche ou le soir, va contribuer à relancer la croissance, et créera de l’emploi? Certains économistes redoutent même le contraire sur ce dernier point. 

J’ai développé cet aspect du projet de loi Macron, mais j’aurais pu également évoquer l’instruction à charge contre les conseils prud’hommes.

Critiquer systématiquement comme cela a été fait la lenteur de la justice prud’homale sans jamais la mettre en rapport avec la faiblesse des moyens dont elle dispose, procède d’une malhonnêteté intellectuelle.

Mais une fois de plus, avec l’allègement du coût du travail pour objectif, avec la réduction systématique des dépenses publiques et sociales, avec le détricotage du code du travail, satisfaction est donné aux dirigeants MEDEF. Un MEDEF qui n’est pas à quelques estimations à la louche, extrapolations fantaisistes, voire pures contre vérités près, pour faire des « propositions » qui permettraient de créer 1 million d’emplois.

Parmi ces propositions éloignées de la réalité économique qui tiennent plus de l’idéologie ultra libérale, voire de la lutte des classes que les biens pensants et les tenants de la pensée unique ne veulent pas voir, vous avez au choix :

  • Supprimer 2 jours fériés par an
  • Réformer les seuils sociaux
  • Travailler le dimanche et le soir
  • Purger le code du travail… et j’en passe.
  • A quand le travail des enfants ???

En réalité,  c’est toujours plus de flexibilité, de précarité, de droits sociaux écornés !

Chers amis, chers camarades, cela fait 2 ans que nous expliquons que pratiquer cette politique de rigueur est triplement suicidaire, socialement, économiquement et démocratiquement.

De renoncement en renoncement, les gouvernements successifs au plan européen ont instauré l’austérité qui fragilise celles et ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre.

Tout comme demain les collectivités seront fragilisées par une réforme territoriale qui remet en cause l’unité territoriale. 

Et à travers cela, une seule logique : Au nom de la pensée unique, devoir accepter une politique libérale imposée qui conduit à l’autoritarisme social et à la remise en cause des valeurs républicaines.

Alors oui, il est plus que temps d’exiger qu’au niveau européen, il soit mis fin aux dogmes stupides et que l’Europe apparaisse non comme la fiancée des marchés financiers, mais comme la compagne du progrès social, économique et démocratique.

C’était tout le sens  de notre avertissement au gouvernement le 16 décembre dernier à l’occasion du rassemblement organisé par la Confédération à Paris et qui a réuni plus de 6000 participants dont une délégation du Vaucluse.

C’est tout le sens également des positions et valeurs défendues par Force Ouvrière, syndicat libre et indépendant, tant au niveau national que dans les syndicats au plus près des salariés.

Et dans ce contexte, les résultats des élections dans les trois versants de la Fonction Publique, Etat, Hospitalière, Territoriale, qui ont eu lieu le 4 décembre dernier, nous donnent raison.

Avec plus de 5,5 millions d’électeurs, ce n’est pas neutre !

Au niveau national, nous gardons et renforçons notre première place dans la Fonction Publique d’Etat avec des progressions notables dans l’Education Nationale ou à la Poste par exemple.

Force Ouvrière est la seule des trois grandes confédérations à progresser dans les 3 Fonctions Publiques.

En Vaucluse, FO est première organisation syndicale dans la Fonction Publique d’Etat et dans la Fonction Publique territoriale, et deuxième organisation dans la Fonction Publique Hospitalière.

Ce qui nous met en première place sur l’ensemble des 3 Fonctions Publiques.

Ce résultat, chers amis, chers camarades, doit être souligné et salué.

Ce résultat c’est le fruit de nos analyses, de la cohérence de nos positions, de la justesse de nos revendications.

Mais c’est aussi et surtout le fruit d’un vrai travail de terrain par les militantes et militants au quotidien qui est la base du syndicalisme, et c’est eux, c’est vous, qui devez être salués chers camarades !

Ces bons résultats ne se limitent pas aux seules fonctions publiques. Car globalement nous enregistrons en Vaucluse également de bons résultats dans le secteur privé et nous présentons de plus en plus de listes aux élections professionnelles, avec les effets mécaniques que cela implique. 

Mais nous n’allons pas nous arrêter là, et ce sera l’objectif de 2015.

A commencer par les élections à la MSA qui se dérouleront du 12 au 27 janvier. Sachez qu’en Vaucluse, grâce au travail mené par Hervé, FO a été en capacité de présenter des listes sur les 24 cantons du département.

Mes chers camarades, à une époque où le patronat pose des cadenas à Bercy, cadenas preuve d’amour je le rappelle, nous devons plus que jamais continuer à marteler nos positions et revendications fondamentales qui demeurent non entendues.

Nous ne devons rien exclure pour les semaines et mois à venir. De l’avertissement du 16 décembre à la préparation d’une grève interprofessionnelle, il n’y a qu’un pas.

Ce sera un des enjeux de notre congrès confédéral qui se tiendra du 2 au 6 février à Tours.

Chers camarades, souvenez vous, j’avais terminé mon propos l’année dernière en évoquant l’affaire Jacques RISSO, directeur de l’école de Rustrel qui avait été injustement et scandaleusement suspendu. Depuis, Jacques a été réintégré et rétabli dans ses droits et son honneur. Ce qui démontre la justesse du combat mené par nos camarades du SNUDI FO 84.

Mais malgré cela l’affaire ne s’est pas arrêtée là. Car c’est désormais le syndicat SNUDI FO 84, en la personne de Vincent COTTALORDA, et Chantal FASSIE, défenseur de Jacques, qui font l’objet de toute l’attention de l’Inspection Académique.

Ils passeront en effet au tribunal correctionnel le 21 janvier pour diffamation publique liée à l’affaire RISSO, une première pour un syndicat.  Et je veux profiter de cette cérémonie pour les assurer de mon soutien plein et entier.

Mes amis pour finir et pour leur rendre hommage,  je citerais deux autres de nos camarades disparus eux aussi cette année, et tout deux anciens secrétaires généraux de la Confédération Générale du Travail FORCE OUVRIERE.

Le premier, André BERGERON, disait, « il faut cultiver le sens critique, afin que les femmes et les hommes soient libres dans leur choix ».

Le second, Marc BLONDEL, disait « Nous sommes des hommes et des femmes libres, qui réfléchissons avec notre tête ! Je souhaite pour ma part que vous refusiez systématiquement la pensée unique, ce qu’on veut vous faire croire, là où on vous amène… »….., il concluait « Soyez rebelles !»

Les tenants de la pensée unique apprécieront, s’ils en ont la capacité.

Alors restons rebelles, et sur ces paroles, je vous adresse à tous, en mon nom, mais aussi au nom de l’Union Départementale des syndicats Force Ouvrière de Vaucluse, tous mes vœux de santé, de bonheur, et de réussite dans les actions syndicales que vous entreprendrez, que nous entreprendrons. 

Les revendications maintenant,

La République encore,

L’indépendance et la liberté toujours

Vive l’Union Départementale des syndicats Force Ouvrière de Vaucluse !


 

 

Date de dernière mise à jour : 05/12/2021