10 janvier 2014 - voeux de l'UD-FO de Vaucluse

10 janvier 2014 - VOEUX DE L'UD-FO DE VAUCLUSE

Les adhérents de FO Vaucluse, actifs et retraités, sont venus en nombre pour participer à la traditionnelle cérémonie des voeux.L'allocution du Secrétaire Général

Jean-Luc BONNAL, Secrétaire Général de l'UD-FO de Vaucluse a accueilli chaleureusement les adhérents avant de prononcer un brillant discours longuement applaudi par l'assistance. Il a rappelé les moments forts de l'action syndicale en 2013, dénoncé les prochaines mesures néfastes pour les salariés, les demandeurs d'emploi et les retraités que le gouvernement entend prendre, rappelé la nécessité de développer la syndicalisation pour peser afin de défendre nos valeurs et porter nos revendications. Il a souligné qu'après notre système de retraites, c'est la sécurité sociale qui est en ligne de mire et que nous devons craindre une tentative sérieuse du gouvernement et du MEDEF de détruire la sécurité sociale. Dans ce contexte FORCE OUVRIERE organise un meeting national à PARIS le 29 janvier 2014 pour réaffirmer nos positions et revendications, notamment contre les politiques d'austérité et leurs conséquences économiques, sociales et démocratiques. Avant de présenter ses voeux et ceux de l'UD-FO de Vaucluse, il a évoqué l'affaire RISSO et assuré notre Camarade présent du total soutien de l'Union Départementale.

Le Secrétaire de l'Union Départementale a ensuite invité les participants à lever le verre de l'amitié.

Claude JENET, Président de l'UDR-FO de Vaucluse, souffrant s'est fait excuser. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement ainsi qu'à tous les camarades qui pour raison de santé n'ont pu participer à cette amicale manifestation.

 

Le discours intégral du Secrétaire Général de l'UD-FO de Vaucluse.

 

Bonjour à tous !

 

Je vous remercie de l’attention que vous portez à l’Union Départementale Force Ouvrière de Vaucluse par votre présence ici ce soir pour notre traditionnelle cérémonie de présentation des vœux.

 

Tout d’abord, je vous dois une explication.

 

D’abord sur l’absence des invités habituels de cette cérémonie.

 

En effet, les autres années, nous avions pris l’habitude d’inviter les représentants de la Mairie d’Avignon, du Conseil Général et du Conseil Régional.

 

Mais vous le savez deux élections politiques se profilent au printemps 2014. Les élections municipales puis européennes. C’est pourquoi, dans le contexte politique avignonnais des élections municipales, nous avons jugé qu’il était préférable de nous abstenir d’envoyer les invitations.

 

 

 

J’en profite pour rappeler que dans ce contexte, il est essentiel que nous veillions attentivement, non seulement à préserver l’indépendance de Force Ouvrière, mais aussi de bien s’assurer, que si les adhérents ou militants sont candidats, il ne soit pas fait référence à leur appartenance à FORCE OUVRIERE.

 

 

 

Cette absence de nos invités habituels, est une des raisons pour lesquelles nous avions souhaité pour aujourd’hui la présence d’une secrétaire confédérale en la personne le Marie-Alice MEDEUF ANDRIEU en charge du secteur des Conventions Collectives.

 

D’abord annoncée comme présente, elle n’a finalement pas pu se libérer.

 

Je le regrette et je lui ai fait savoir que je comptais sur sa présence pour notre rassemblement incontournable du 1er mai 2014.

 

 

 

Comme chaque année, cette cérémonie, à laquelle nous sommes très attachés, est pour nous à FO en Vaucluse l’occasion, certes de présenter nos vœux, mais aussi de faire un tour d’horizon de l’actualité économique et sociale. Une actualité chargée qui, hélas, reste d’année en année lourde de conséquences pour les salariés, les demandeurs d’emploi, les retraités, pour les valeurs républicaines et laïques que nous défendons, pour notre modèle de protection sociale que nos prédécesseurs ont bâti.

 

 

 

 

 

Pour cela je vais rappeler quelques évènements marquant de l’année écoulée et  présenter les enjeux de 2014.

 

 

 

L’année 201 3 a été marquée sur le plan de notre actualité syndicale par le congrès de l’Union Départementale des syndicats FO de Vaucluse qui s’est tenu le 25 mai 2013 à Piolenc. Un congrès riche de nombreuses interventions. Un congrès qui a vu la mise en place d’une nouvelle équipe avec une Commission Exécutive renouvelée à 50%. Un congrès qui a été salué par les invités et par Pascal PAVAGEAU Secrétaire Confédéral qui le présidait, comme étant de très grande qualité. C’est à votre implication, à votre présence et vos interventions que nous le devons. Cela traduit la vitalité de FO en Vaucluse.

 

 

 

Sur le plan de l’actualité économique et social je retiendrai 2 éléments qui ont principalement marqué 2013.

 

Le début de l’année a été marqué par l’Accord National Interprofessionnel sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi du 11 janvier 2013 et sa transposition dans la loi. Nous nous sommes mobilisés tant en Vaucluse qu’au niveau national pour dénoncer cet accord. Le 30 janvier dernier, en nous adressant aux parlementaires vauclusiens pour leur demander de ne pas transposer dans la loi cet accord fortement déséquilibré et fragilisant les droits des salariés. Le 6 février nous avons organisé à l’UD une conférence de presse pour expliquer pourquoi FO n’était pas signataire de cet Accord. Le 5 mars, à l’appel de FO et la CGT, rejoints par la FSU et Solidaires, nous étions dans la rue malgré la pluie pour dire non à l’accord, non à sa transposition dans la loi avec le slogan FO « La flexibilité c’est maintenant, les droits des salariés c’est demain, peut être !» et l’exigence du retrait du projet de loi. Le cortège FO était conséquent. Lors de la réunion syndicale préparatoire nous avons dû insister pour qu’il y ait des prises parole distinctes, et bien nous en a pris, car la prise de parole FO a été largement saluée par les manifestants. Comme toujours notre message tranche car, indépendants des combinaisons politiques, indépendant du patronat, nous n’avons à ménager personne, et nous pouvons donc affirmer clairement la défense des intérêts des salariés que nous représentons.

 

Changement d’attitude de la CGT pour la journée d’action du 9 avril 2013 jour de la discussion du projet de loi dit de Sécurisation de l’emploi au parlement. En effet, j’ai été informé par la CGT qu’elle avait décidé, avec la FSU et Solidaires, d’une nouvelle manifestation avec prise de parole unique de la CGT. Dans ces conditions, et toujours fidèles à nos principes d’indépendance et de liberté d’action, le bureau de l’UD du 3 avril a décidé d’un rassemblement à l’UD, avec prise de parole de son Secrétaire Général. Cette décision a été approuvée par la CE qui s’est tenue le 5 avril 2013. Notre rassemblement et nos positions ont ainsi pu avoir un écho dans la presse locale.

 

Je pense qu’il était important de signifier à la CGT, et aux deux autres syndicats, que personne ne dictera jamais sa conduite à Force Ouvrière, ni ne lui imposera des décisions prises à son insu. Je pense que le message est passé, même s’il faudra certainement le rappeler à l’avenir, ne soyons pas naïfs !

 

 

 

2013 a aussi été marqué par la nouvelle contre réforme des retraites qui se traduit par une nouvelle remise en cause des droits sociaux et dont le marqueur est une nouvelle fois l’allongement de la durée de cotisation.

 

Dès le 14 juin FO alertait sur les préconisations du rapport Moreau remis au gouvernement qui s’inscrivait dans la logique d’austérité recommandée par la commission européenne.

 

Le 5 juillet la Commission Exécutive Confédérale dénonçait cette nouvelle contre réforme dont la seule logique est celle, libérale, de la réduction des dépenses publiques et sociales.

 

Le 10 septembre nous étions nombreux dans la rue à Avignon comme partout en France. Nous affirmions notre refus de tout allongement de la durée de cotisation, notre refus de ce que nous avons appelé la retraite des morts à 67 ans et plus et notre refus de cette réforme anti jeune.

 

Nous étions également présents le 15 octobre dernier devant l’assemblée nationale à l’occasion du rassemblement décidé par FO pour exprimer notre refus du projet de loi.

 

Les semaines ont passé et malgré la mobilisation l’assemblée nationale a définitivement adoptée le 18 décembre 2013 le projet de loi prétendant garantir « l’avenir et la justice du système de retraites » et qui constitue un nouveau recul social dont nous reparlerons.

 

 

 

C’est donc dans ce contexte que s’ouvre 2014.

 

Car après notre système des retraites, c’est la Sécurité Sociale qui est en ligne de mire du gouvernement et du MEDEF en 2014.

 

Et nous avons toutes les raisons d’être inquiets et de craindre une tentative sérieuse de détruire la sécurité sociale.

 

Que ce soit au travers des propos du Président de la république lors de la présentation des vœux où l’objectif fixé est « moins de charges sur le travail » et la proposition « d’un pacte de responsabilité ».

 

Bien entendu, Pierre Gattaz, président du Medef, a répondu favorablement  à cette proposition  en précisant, je cite :

 

« C’est ce que nous demandions depuis plusieurs mois…. A la condition qu’on ouvre cinq chantiers :sur le coût du travail, sur la fiscalité, sur la baisse des dépenses publiques, sur la simplification et sur les freins à l’embauche ».

 

C’est on ne peut plus clair !

 

Mais qui peut croire qu’en allégeant les cotisations patronales, le MEDEF aura une quelconque autorité pour dire aux entreprises d’embaucher ?

 

Et à la question, où trouver les 50 milliards d’allègement du coût du travail ?

 

 la réponse  de Pierre GATTAZ fuse aussitôt, je cite :

 

« La protection sociale, c’est environ 650 milliards d’euros de dépenses par an. Il y a notamment deux postes qui pèsent sur le travail de manière absurde : la famille et la maladie. La famille, c’est 36 milliards d’euros qu’il faut transférer. C’est le but de la saisine du Haut Conseil du financement de la protection sociale par Jean Marc Ayrault. On attend les solutions. La maladie c’est aussi un poste qui pourrait être revu. Le président de la République a parlé d’abus de la protection sociale. Il a voulu montrer qu’il n’y a pas de dogme. Là j’ai applaudi, il faut y aller. L’important c’est d’enclencher le processus, c’est d’y croire et de le faire avec les partenaires sociaux. »… et certains des partenaires sociaux seront prêts à y aller.

 

Il s’agit d’une véritable déclaration de guerre contre la Sécurité Sociale ! car il n’y a rien à négocier pour remettre en cause la solidarité entre les générations qui aboutirait à une nouveau recul social.

 

Nous devrons être clair la dessus « Hollande-MEDEF, bas les pattes devant la sécurité sociale ! La Sécurité sociale elle est à nous !

 

 

 

C’est pourquoi, dans ce contexte, la Commission Exécutive Confédérale du 21 novembre 2013 a décidé l’organisation d’un meeting national Force Ouvrière à Paris le 24 janvier afin de réaffirmer nos positions et revendications notamment contre les politiques d’austérité qui continuent d’être menées tant au plan national qu’au plan européen et leurs conséquences sociales, économiques et démocratiques.

 

Ce meeting se tiendra le 29 janvier prochain à la Halle Freyssinet à Paris.

 

Une délégation vauclusienne composée d’une vingtaine de camarades fera bien évidemment le déplacement à Paris pour soutenir cette action avec comme mot d’ordre «  Combattre l’austérité, une urgence démocratique ».

 

 

 

Dans ce contexte également FO doit être en mesure de peser pour défendre nos valeurs et porter nos revendications.

 

Pour cela il y a 2 façons essentielles :

 

Se développer qui doit être une priorité pour 2014.

 

Et être en capacité de réussir les élections professionnelles avec en particulier le rendez-vous des élections dans toutes les fonctions publiques, Etat, territoriale et hospitalière le 4 décembre 2014. Ce sont plus de 5 millions de salariés qui sont concernés. L’enjeu est primordial pour notre représentativité. Il en est de même pour les élections à la MSA qui se dérouleront juste après en janvier 2015, qui concernent le secteur agricole et sont intégrés dans le calcul global de la représentativité.

 

 

 

Une fois n’est pas coutume, je terminerais mon propos en évoquant un dossier particulièrement grave et pour lequel le SNUDI FO, notre syndicat de l’enseignement primaire,  s’est tout particulièrement impliqué.

 

Je veux parler de ce qu’il convient d’appeler l’Affaire RISSO du nom de notre camarade Jacques, ici présent. Jacques RISSO, directeur de l’école de Rustrel est injustement, scandaleusement  suspendu depuis la rentrée scolaire. En effet, rien, en particulier dans le rapport de l’inspection générale de l ‘Education Nationale qui a été missionnée par le ministre sur cette affaire, ne justifie ce traitement. Depuis sa suspension, le 30 août 2013, aucune faute grave n’a pu être établie malgré tous les efforts de l’administration pour en trouver une.

 

Mais un véritable vent de folie souffle à l’inspection Académique de Vaucluse. Après 4 premiers mois de suspension,  le Directeur Académique de Vaucluse vient en effet de décider au mépris des textes Fonction Publique et toujours sans imputer de faute de prolonger de 4 mois la suspension pour  suspicion de non gestion ou de mauvaise gestion de harcèlement supposé entre enfants.

 

Sur cette base, ce sont tous les directeurs et enseignants de France qui  sont menacés de suspension voire de sanction.

 

Il est difficile ici de résumer cette affaire. Mais au delà de l’injustice faite à Jacques RISSO, le problème posé est celui de la remise en cause des droits fondamentaux, du non respect de la présomption d’innocence et de la façon terrifiante dont a été constitué le dossier à charge, qui n’est qu’un ramassis de ragots, de faits déformés, de mensonges avérés, avec y compris un vol de sa correspondance privée dans laquelle Jacques RISSO rapportait des critiques émises par Chantal FASSIE à l’encontre de l’Inspectrice d’Apt.

 

Dans la réalité, l’Education Nationale cherche à couvrir les fautes lourdes de certains responsables qui, en fabricant ce dossier à charge, ont voulu « se payer » un directeur d’école qui avait le tort, à leurs yeux, de faire avec talent des dessins humoristiques brocardant l’Education Nationale. Education nationale qu’il connaît bien puisqu’il enseigne avec une compétence reconnue par sa hiérarchie depuis 31 ans. C’est donc aussi la liberté d’expression et d’opinion qui est en cause dans cette affaire.

 

C’est insupportable, et il est urgent que cesse cet acharnement et que Jacques RISSO soit rétabli dans ses fonctions et son honneur.

 

Je sais qu’il a le soutien des 3 syndicats de l’enseignement du 1er degré qui au niveau national ont demandé une audience au ministre Peillon, le soutien aussi de personnalités de 1er plan du monde de l’Education nationale, qu’un comité de soutien est en place, et qu’il est défendu avec acharnement par le SNUDI FO et en particulier Chantal FASSIE qui est son défenseur syndical.

 

Je veux lui redire ce soir, devant vous tous, qu’il peut compter sur le soutien absolu de l’UDFO Vaucluse.

 

Et mes premiers vœux s’adresseront à lui pour qu’il soit réintégré immédiatement et que la lumière soit faite sur la façon dont le dossier a été fabriqué car pour reprendre la phrase de Montesquieu, mot d’ordre de son comité de soutien « Une injustice faite à un seul, est une menace pour tous ».

 

 

 

Ceci étant dit, je vous adresse également à tous, en mon nom, mais aussi au nom de l’Union Départementale des syndicats Force Ouvrière de Vaucluse, tous mes vœux de santé, de bonheur, et de réussite dans les actions syndicales que vous entreprendrez, que nous entreprendrons.

 

 

 

Vive l’Union Départementale des syndicats Force Ouvrière de Vaucluse !

 

Vive la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière !

 

 

 

Je vous remercie de votre attention.

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021