Prix du travail : un cadeau surprise pour le patronat

PRIX DU TRAVAIL: UN CADEAU SURPRISE POUR LE PATRONAT

 

Les mesures concernant les entreprises seront intégralement compensées. Reste à savoir par qui.
La délégation du MEDEF reçue à Matignon lundi 26 août en est ressortie toute chamboulée. Elle venait d’apprendre que la hausse prochaine des cotisations patronales occasionnée par la future réforme des retraites, soit 2,2 milliards d’euros supplémentaires, allait se traduire par 2,2 milliards d’euros d’économies sur ce que les entreprises payent aujourd’hui. Ou comment rendre d’une main ce que l’autre main prend.

Rendre d’une main ce que l’autre prend

Même si le patronat n’a pas obtenu le relèvement de l’âge légal de départ en retraite de 62 ans à 63 ans et l’allongement de la durée de cotisation à 44 annuités qu’il réclamait, il peut se féliciter d’avoir trouvé auprès du gouvernement une oreille attentive à ses jérémiades sur le coût prétendument exorbitant du travail. Déjà l’an dernier à la même époque, le Père Noël était aussi passé en avance puisque le gouvernement avait annoncé la mise en place du CICE, qui s’est traduit par 20 milliards d’euros de cadeaux alloués sans contrepartie.

Pour ce qui est de la réforme des retraites, deux questions restent néanmoins en suspens. Tout d’abord, la compensation ira-t-elle au-delà de la seule augmentation de la cotisation vieillesse et englobera-t-elle aussi le coût du dispositif pénibilité, évalué à 1 milliard par an en 2020 et à 2 voire 2,5 en 2035? Ensuite et surtout, où le gouvernement va-t-il récupérer les milliards qu’il a décidé de ne plus prendre aux entreprises?

Car il en va des finances publiques comme des vases communicants et de la vie en général: le bonheur des uns fait parfois le malheur des autres.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021