Non à la baisse du pouvoir d'achat des retraités et des pensionnés

Non à la baisse du pouvoir d’achat des retraités et des pensionnés

Non à la logique infernale de l’austérité

 

 Le Comité exécutif de l’UCR-FO, réuni le 12 avril 2013 au siège de la confédération, réaffirme sa détermination à défendre le pouvoir d’achat et les droits des retraités.

Il dénonce la poursuite d’une politique d’austérité qui conduit les gouvernements successifs, en France comme dans les autres pays de l’Union européenne, à imposer des baisses de revenus à l’ensemble des travailleurs, actifs, chômeurs et retraités, à dégrader les conditions de travail et de vie à la retraite ainsi qu’à accélérer la dérèglementation sociale.

Les politiques d’austérité successives ne relancent en rien l’économique mais, bien au contraire, détériorent toujours plus les conditions de vie et les droits des salariés et des retraités.

●   Deux mesures, entrées en application depuis le 1er avril dernier, continuent de dégrader le pouvoir d’achat des retraités et des pensionnés, déjà fortement malmené depuis plusieurs années : la nouvelle taxe de 0,30 % pesant sur l’ensemble des retraités imposables et l’insuffisante revalorisation des retraites.

1)  Le Comité exécutif condamne la mise en place de la contribution additionnelle à la solidarité pour l’autonomie (CASA) dont vont devoir s’acquitter plus de la moitié des retraités, c'est-à-dire ceux assujettis au taux de CSG de 6,6%. Cette taxe, de nature hybride, n’obéit ni aux règles de la Contribution de solidarité (CSA, mise en place après le drame de la canicule de 2003 lors de la création de la CNSA) ni à celles des cotisations de sécurité sociale. Alors qu’elle devrait financer la réforme de la prise en charge de la perte d’autonomie en 2014, elle n’est pas affectée à la CNSA en 2013 mais, en principe, devrait être utilisée pour pallier les difficultés financières du Fonds de Solidarité Vieillesse (FSV).

2)   Les revalorisations inférieures à la hausse réelle des prix, arrêtées au 1er avril 2013 dans l’ensemble des régimes de retraites de base, constituent un coup dur supplémentaire pour tous les retraités. Avec l’impact de la taxe précitée, la revalorisation limitée à 1,3 % des pensions du régime général de sécurité sociale, des régimes alignés et de la fonction publique, est loin de compenser la hausse du coût de la vie.

Le constat est de même nature pour ce qui concerne les revalorisations des retraites complémentaires. Pour sauvegarder les régimes complémentaires ARRCO et AGIRC, le compromis issu de l’accord national interprofessionnel du 13 mars dernier, garantit le versement des retraites, les droits futurs des actifs et la pérennité des régimes par répartition, contre ceux qui veulent imposer un régime unique. Il conduit à une revalorisation respectivement fixée à 0,8 % et 0,5 %.

L’UCR-FO dénonce la programmation de la baisse générale du niveau de vie des retraités. Il est inadmissible que les retraités  (plus de 50 %) aient un revenu inférieur au SMIC avec, près de 10 % des personnes âgées ne disposant que de revenus inférieurs au seuil de pauvreté (946 €), avec plus de 600 000 personnes âgées relevant du minimum vieillesse (Aspa) et près de 40 % des retraités du régime général qui perçoivent le minimum contributif.

Le Comité exécutif met en garde la Commission Moreau, dite «Commission pour l’avenir des retraites», récemment installée, contre les dangers de poursuivre une politique de sous-indexation des retraites et pensions, c'est-à-dire de paupérisation des retraités, pour pallier le problème du financement des retraites.

Le Comité exécutif demande le retour à un mécanisme d'indexation solidaire : l’indexation des retraites et pensions ainsi que des droits à retraite en cours de constitution, sur l’évolution des salaires. Il revendique un revenu minimum décent pour tous (fixé à minima comme équivalent au SMIC). Il rappelle sa revendication du maintien du droit à la pension de réversion, l’amélioration du taux, la suppression des conditions de ressources pour l’attribution ou la révision de la pension ainsi que le refus de la transformation de cette allocation en une prestation différentielle à caractère d’aide sociale.

Informé des différents scénarios préconisés visant à remettre en cause le caractère universel des prestations familiales, le Comité exécutif refuse que puisse être dénaturé ce droit. Il rappelle que la cohésion autour de l’idée même de Sécurité sociale repose sur le bénéfice de prestations qu’elle assure auprès des assurés, quels que soient leurs revenus. Fissurer ce principe pourrait amener à remettre en cause la généralisation de la Sécurité sociale en refusant le bénéfice des prestations maladie aux plus hauts revenus ou en introduisant des dispositifs à caractère d’aide sociale pour les retraites au détriment du caractère contributif.

L’UCR-FO s’insurge contre la mise en cause répétée des retraités présentés fallacieusement comme bénéficiant d’un niveau de vie confortable. Elle rappelle que la crise économique frappe les retraités d’autant plus fort que leurs revenus n’évoluent que lentement alors que certains de leurs besoins (santé, hébergement, autonomie...) augmentent sans cesse.

●   Le Comité exécutif s’oppose à la volonté de mettre à la charge des seuls retraités, le coût de la prise en charge de la perte d’autonomie, ce que la création de la CASA laisse préfigurer.

Pour l’UCR-FO, le principal défi reste celui du financement de la perte d’autonomie, à domicile ou en établissement, et des «restes à charge» qui pèsent sur les personnes âgées et les familles, au regard de l’insuffisance des montants moyens de retraite.

Lors des consultations qui seront menées dans le cadre de la préparation du projet de loi sur «l’adaptation de la société au vieillissement» prévu pour la fin 2013, l’UCR-FO réaffirmera son opposition à une hausse globale de la CSG ou à un alignement du taux de la CSG des retraités sur celui des actifs. Elle refusera tout recours à une assurance privée obligatoire. L’UCR-FO revendique la prise en charge pérenne et solidaire de la perte d’autonomie, dans le cadre de la solidarité nationale organisée par la Sécurité sociale, c'est-à-dire : des droits pour tous et non pas des aides sociales.

●   En matière de santé, le Comité exécutif dénonce la poursuite des désengagements de la Sécurité sociale imposée par les pouvoirs publics successifs ainsi que le refus d’augmenter les cotisations de Sécurité sociale pour améliorer la prise en charge des soins de santé.

Au regard de l’augmentation constante des «restes à charge» des assurés, le Comité exécutif considère qu’il est inadmissible que de nombreux retraités reportent ou renoncent à des soins de santé parce qu’ils ne sont pas couverts par une complémentaire santé ou parce qu’ils ont souscrit des garanties insuffisantes en raison du coût de celles-ci.

Il relève qu‘une fois encore, les retraités sont oubliés par ceux qui ont signé l’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 (accord, destructeur de droits sociaux et faisant de la flexibilité une priorité, que FO a refusé de parapher) lorsqu’ils recommandent d’élargir et de généraliser d’ici 2016 les complémentaires santé pour tous les salariés. Cela risque, par contrecoup, d’affaiblir le rôle du régime de base de l’Assurance maladie  et donc les droits de tous les assurés. La question de l’accès à une couverture santé complémentaire des retraités est exclue des préoccupations des signataires de l’accord précité. L’UCR-FO estime que cela doit devenir un sujet de préoccupation générale dans les négociations.

Le Comité exécutif rappelle sa revendication pour que les cotisations des retraités à un régime de couverture complémentaire puissent bénéficier d’une exonération fiscale.

●   Le Comité exécutif se félicite de l’action engagée par l’UCR-FO avec les retraités de la CGT, de la FSU et de Solidaires sous la forme d’une lettre commune déposée à l’Élysée le 26 mars dernier en vue de faire part au Président de la République des inquiétudes et des revendications des retraités. Les organisations de retraités dénoncent l’idée reçue selon laquelle les retraités représenteraient un coût social et seraient des privilégiés auxquels il faudrait imposer des mesures d’austérité supplémentaires. Elles rappellent que les retraites ont été mises à mal par les réformes régressives de 1993, 2003, 2008 et 2010. Elles expriment par avance avec force, leur opposition à une revalorisation des retraites qui serait inférieure à l’inflation, dans le cadre d’une réforme des retraites à venir. Elles s’accordent pour revendiquer la suppression de la nouvelle contribution de 0,3 % dite CASA.

Le Comité exécutif a pris connaissance de la réponse émanant de la présidence de la République et estime qu’elle se situe dans le cadre du programme d’austérité. Il demande que l’UCR-FO  poursuive sa mobilisation.

●   Parmi les 16 millions de retraités du privé comme du public, les voix des retraités FO s’élèvent pour dire qu’en matière de droits sociaux, il n’y a ni fatalité, ni dogme qui vaille, mais seulement des choix politiques. Pour l’UCR-FO, les réductions de droits sociaux d’aujourd’hui ne feront ni les investissements, ni les emplois de demain.

Le Comité exécutif de l’UCR-FO appelle l’ensemble des retraités à rester mobilisés pour défendre leurs droits et le pouvoir d’achat des pensions et des retraites.

Date de dernière mise à jour : 26/11/2021