8 janvier 2016 - Cérémonie des voeux à l'UD-FO de Vaucluse

8 janvier 2016 - Cérémonie des voeux à l'union départementale FORCE OUVRIERE de Vaucluse

Une centaine de militants a participé à la traditionnelle cérémonie des voeux, cloturée par le verre de l'amitié.

Discours du Secrétaire Général

Chers amis, chers camarades, bonsoir à tous !

Je vous remercie une nouvelle fois pour votre présence qui contribue avec votre action, votre militantisme au quotidien dans les entreprises, dans les administrations à faire vivre et se développer Force Ouvrière dans notre département.

Je tiens aussi à remercier nos invités d’avoir bien voulu être présents à nos côtés, pour notre désormais traditionnelle cérémonie de présentation des vœux de l’UDFO Vaucluse.

Mes amis, permettez moi tout d’abord d’avoir une pensée pour 2 de nos camarades décédés ces derniers jours.

Je pense à notre camarade Gérard DOSSETTO décédé le 11 décembre, secrétaire général de l’Union Départementale FO des Bouches du Rhône, responsable de l’Union Régionale FO PACA qui a contribué au rayonnement de FO dans son département mais également en région, et avec qui nous entretenions de véritables liens d’amitiés.

Je pense également à Céline DOS REIS décédée le 25 décembre à l’âge de 46 ans, militante FO convaincue, membre du bureau du syndicat FO des territoriaux de l'ISLE SUR LA SORGUE et compagne de notre ami Gérard COTTE, membre de la CE l’UD et Secrétaire du syndicat FO des territoriaux d'Avignon. J’adresse à leurs proches nos sincères condoléances.

Chers camarades, comme chaque année, cette cérémonie, à laquelle nous sommes très attachés, est pour nous à FO en Vaucluse l’occasion, certes de présenter nos vœux, mais aussi de faire un tour d’horizon de l’actualité économique et sociale.

Une actualité oh combien lourde pour 2015. Rappelez-vous, je commençais mon propos il y a un an en évoquant l’attentat odieux contre le journal Charlie Hebdo. Hélas, le 13 novembre l’inacceptable s’est reproduit avec de nouveaux attentats à Paris qui ont fait 150 morts et des centaines de blessés. Nous ne pouvons que dénoncer avec force ces actes barbares, qu’ils se produisent en France ou ailleurs. Nous tenons à faire connaître notre tristesse et notre compassion pour toutes ces victimes, leurs familles, leurs proches.

Dans ce contexte mes camarades, il convient tout particulièrement de rappeler notre attachement aux valeurs de la République : Liberté, égalité, fraternité et laïcité.

Ne pas céder sur ces valeurs et sur leur mise en oeuvre est une nécessité.

D’autant que depuis les attentats, la France vit sous des contraintes liées à l’état d’urgence décrété par le gouvernement. Il pourrait être renouvelé et il est même question de modifier la constitution.

Mes camarades, sans entrer sur un terrain politique qui n’est pas le nôtre, et sans esprit partisan puisque nous sommes fidèles à la Charte d’Amiens qui va fêter ses 110 ans cette année, et donc fidèle à l’indépendance syndicale, notre organisation syndicale ne peut rester muette sur ces questions.

Si la sécurité des citoyens doit être assurée, nous devons absolument être vigilants sur l’évolution de la situation du point de vue des libertés individuelles et collectives, et notamment sur les questions essentielles des libertés syndicales, du droit de grève et de manifester. 

Comme je l’indiquais il y a un an déjà, ces actes particulièrement odieux, de même que l’application de l’état d’urgence, ne doivent pas nous conduire, et ne nous conduirons pas à renoncer à nous exprimer, à revendiquer et surtout à combattre la régression sociale au nom d’un concept d’union nationale. Concept que nous ne confondons pas avec la nécessaire unité et indivisibilité de la République.

A propos de République, Jean JAURES disait « Je n’ai jamais séparé la République des idées de justice sociale sans lesquelles elle n’est qu’un mot ».

Il semblerait qu’elle ne devienne qu’un mot mes camarades.

Certes pour le Président de la République, le pacte de sécurité doit primer sur le pacte budgétaire européen. Néanmoins, nous constatons que le gouvernement ne renonce pas au pacte de responsabilité et à sa politique libérale, répondant ainsi aux exigences du MEDEF en envisageant d’alléger le code du travail et d’affaiblir les niveaux nationaux de négociation (Rapport COMBREXELLE), en remettant en cause les instances représentatives du personnel comme le CHSCT (LOI REBSAMEN), en étendant le travail du dimanche (LOI MACRON), en rallongeant de fait la durée de cotisation au travers de l’accord honteux sur les retraites complémentaires. C’est haro sans complexe sur les acquis sociaux.

Dans ce contexte de progression de la précarité, du chômage, d’explosion des inégalités, et de situation dégradée des salariés au Smic, on attendait légitimement un coup de pouce au salaire minimum.  Et malgré une croissance qui se traine, une consommation atone, rien de cela pour la dixième année consécutive. Il n’y aura donc aucune revalorisation du Smic au delà de ce qui est prévu par la loi. Ce qui représente 0,6% soit 6€ par mois. Il semble que l’état d’urgence de la solidarité ne soit pas d’actualité.

Mes camarades, l’explication nous est donnée par la ministre du travail, ,Myriam El Khomri, qui considère que tout effort supplémentaire serait malvenu et je cite « compte tenu des effets sur le coût du travail ».

Tout est dit.

La crise est la faute au coût du travail… la situation actuelle est la faute aux salariés qui ne sont qu’un coût.

Le service rendu ??? La valeur ajoutée de leur travail ??? Il ne faut surtout pas l’évoquer…

Mais c’est la même logique pour les fonctionnaires qui ne seront pas augmentés.

Ces fonctionnaires qui subissent la remise en cause régulière des services publiques et une dégradation constante de leurs conditions de travail et du service rendu à l’usager, qui sont les conséquences des suppressions d’emplois dogmatiques et des restrictions budgétaires.

Ceci alors que les attentats du 13 novembre ont permis de pointer du doigt leur impérieuse nécessité. Que n’a t-on pas entendu, à juste titre, de tous bords pour saluer leur dévouement, leur disponibilité, leur efficacité.

Et pourtant en ce début d’année le taux de la retenue pour pension des fonctionnaires sera relevé de 0,40%. Avec le gel du point d’indice depuis 2010, ils verront une fois de plus leur rémunération nette baissée.

Ajoutez à cela le passage en force du protocole Parcours Professionnel, Carrières et Rémunération, rejeté par FO, destiné à faire économiser plus d’un milliard d’euros sur la masse salariale. La coupe est pleine.

Et la loi des finances 2016 est claire, l’austérité reste aussi au menu des fonctionnaires.

Mes camarades, c’est pour toutes ces raisons que les fonctionnaires seront en grève le 26 janvier pour revendiquer, ce n’est pas un gros mot je vous rassure même dans le contexte actuel, pour revendiquer l’augmentation du point d’indice, un véritable droit à la carrière, des moyens financiers à la hauteur des besoins d’un service public de qualité. Un service public pilier de la République et garant de la cohésion sociale qui est plus que jamais nécessaire.

Et dans le même temps le crédit d’impôt compétitivité emploi, le fameux CICE, né du pacte de responsabilité, est devenu une réalité avec une montée en charge financière et un coût de 20 milliards d’euros par an.

Et on peut dès à présent en mesurer toute sa perversité et son inadaptation, puisqu’en théorie, il pouvait être affecté soit à l’investissement pour la recherche développement, soit à l’augmentation des salaires, soit à la création d’emploi, , soit enfin à la rémunération des actionnaires.

Et se pose la légitime question de son utilisation effective.

En tous cas, très peu à l’augmentation des salaires, à l’investissement ou à la création d’emplois comme promis… vous savez le fameux pin’s du MEDEF un million d’emplois porté par Gattaz.

Pire, certaines grandes entreprises en profitent pour pomper l’argent du CICE des PME ou TPE sous traitantes, en exigeant d’elles des rétrocessions de CICE par le biais de remises CICE sur les services que ces TPE-PME facturent à ces grandes entreprises. Pour ces TPE-PME pas de création d’emplois possible.

Et je discutais peu avant les fêtes avec un haut responsable de la Préfecture, qui a fini par m’expliquer en réponse à mes propos critiques vis à vis du CICE, que si les entreprises n’avaient pas perçu l’argent du CICE, elles auraient supprimé des emplois.

Ce qui revient à dire, que ce qui devait servir à créer des emplois, a servi, de son aveu même, à ne pas en supprimer.

Bientôt il faudra payer pour travailler !!!

Et on parle de 20 milliards d’euros par an pris sur le budget de l’Etat en contre partie de la réduction de la dépense publique et sociale. Rappelez-vous !

Au final mes camarades, faute de ciblage, le dispositif CICE restera dans l’histoire comme une énième modalité de distribution de l’argent public aux entreprises. Un chèque cadeau sans contre partie réelle et sans contrôle effectif !

D’autant plus que l’information-consultation des représentants du personnel sur l’utilisation du CICE, pourtant obligatoire, n’est effective que dans 20% des entreprises concernées.

On peut légitimement se demander, s’il sera un jour évalué. 

Mes camarades, l’année 2015 a aussi été marquée par les élections régionales. Conformément à nos principes, Force Ouvrière n’a donné aucune consigne de vote et on ne peut que s’en féliciter. Les élections politiques sont l’affaire des citoyens et le syndicat n’est pas un parti politique. Pour autant, sans avoir la charge de l’intérêt général, nous marquons régulièrement et depuis longtemps notre attachement viscéral aux valeurs républicaines et à la démocratie. Et quand elles sont affaiblies ou remise en cause, nous le dénonçons et faisons connaître nos positions. Cela fait ainsi plusieurs années que nous expliquons que les logiques d’austérité et la politique économique libérale qui les accompagne, en provoquant le chômage, l’accroissement des inégalités, le tassement des salaires sont un terrain sur lequel se développe la montée des mouvements de rejet de l’autre.

Il en est de même pour les atteintes au service public, sa désertification en zone rurale et les remises en cause de la protection sociale.

Jean-Claude MAILLY le répète inlassablement, l’austérité est triplement suicidaire, socialement, économiquement et démocratiquement.

Mes camarades, dans ce contexte, il est important que le syndicat, y compris dans son rôle résistant, reste un syndicat. C’est en restant fidèle à notre rôle que nous resterons nous même.

Alors nous devons maintenir et faire connaître l’intégralité de nos revendications et positions. Comme le ferons les fonctionnaires le 26 janvier.

Le pacte républicain doit supplanter le pacte budgétaire européen, le social doit s’imposer à l’économique. C’est une urgence sociale.

Dans ce contexte, le développement syndical est une priorité. Amplifions la syndicalisation en développant de nouvelles implantations, en renforçant les structures existantes.

Nous serons ainsi plus à même de construire le rapport de force de nature à faire reculer le gouvernement et le patronat et faire aboutir nos revendications. Informons tous les salariés afin de les mobiliser avec toutes les structures de FO pour pouvoir prendre toutes les initiatives nécessaires pour construire ce rapport de force, y compris par la grève interprofessionnelle.

Mes camarades, encore et encore, restons rebelles !

Sur ce, je vous adresse à tous, en mon nom, mais aussi au nom de l’Union Départementale des syndicats Force Ouvrière de Vaucluse, tous mes vœux de santé, de bonheur, et de réussite dans les actions syndicales que vous entreprendrez, que nous entreprendrons nécessairement.

 

Vive l’Union Départementale des syndicats Force Ouvrière de Vaucluse !