AVIGNON - MANIFESTATION CONTRE L'AUSTÉRITÉ

AVIGNON - MANIFESTATION CONTRE L'AUSTÉRITÉ

Ce jeudi 9 avril 2015, 3000 manifestants ont remonté la rue de la République pour clamer haut et fort leur colère et leur détermination à se faire entendre du gouvernement.

Dans le cortège tous les secteurs d'activité du privé et du public étaient présents pour réclamer la fin d'une politique triplement suicidaire socialement, économiquement et démocratiquement.

I103028045 szw1280h1280A l'appel de 4 syndicats dont FORCE OUVRIERE, plus de 80 manifestations regroupant plus de 300.000 manifestants se sont déroulées à travers le pays contre l’austérité, pour les salaires, les services publics, l’emploi, la protection sociale.

A Avignon,  à l’appel de plusieurs organisations dont l’Union Départementale des retraités FO (l’UDR-FO), des centaines de retraités se sont mobilisés contre la baisse de leur pouvoir d’achat.

« Les retraités ne demandent pas l’aumône. Ils demandent leurs droits » souligne l’UDR-FO fustigeant le gel de la revalorisation des retraites depuis octobre 2013 pour les pensions supérieures à 1 200 euros.

Les retraités (16 millions en France) qui constatent la dégradation de leur pouvoir d’achat au fil des années ont rappelé lors de cette manifestation que la retraite « n’est pas un privilège ou une prestation sociale mais est un droit obtenu par le travail ». Or s’indignent les organisations de retraités, 10% des anciens salariés vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Par ailleurs, de plus en plus de pensionnés sont contraints de reprendre un travail pour subvenir à leurs besoins. En 2012 on comptait ainsi 7% de personnes de 60 à 69 ans occupant un emploi, soit deux fois plus qu’en 2006.9 avril 2015 manif

La taxation Casa ne passe pas

L’UDR-FO qui demande notamment le retour à une revalorisation annuelle des retraites et pensions au 1er janvier, l’indexation des retraites sur les salaires et non sur les prix ou encore qu’aucune retraite soit inférieure au Smic souligne le poids de plus en plus lourd de la fiscalité sur le pouvoir d’achat des retraites.

L’imposition des majorations de pensions pour les retraités qui ont élevé trois enfants ou plus, la hausse de la TVA ou encore la suppression de la demi-part supplémentaire pour les parents isolés participent à la dégradation des conditions de vie des retraités.

La création en 2013 de la Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (Casa) laquelle consiste en un prélèvement de 0,3% sur les pensions des retraités imposables plombe aussi le pouvoir d’achat des retraités et est sujet à critique par son principe même.

En effet, par son produit (645 millions d’euros) la Casa est censée financer la prise en charge de la dépendance. Or analyse l’UDR-FO qui demande une prise en charge par la Sécurité sociale, pour l’instant le financement -provenant des retraités eux-mêmes- sera insuffisant par rapport aux besoins.

Par ailleurs, la loi relative à la prise en charge de la dépendance n’a cessé d’être repoussée ces dernières années. Examiné seulement par le Sénat ce 17 mars, le projet de loi déjà voté en première lecture par l’Assemblée nationale il y a six mois est axé sur le maintien à domicile des personnes âgées dépendantes. La loi ne devrait pas entrer en application avant 2016, ce que les retraités contestent.

Après le succès de cette journée de grève interprofessionnelle, il appartient au gouvernement d'apporter des réponses aux revendications exprimées, sans quoi se posera inéluctablement la question de la grève générale.

 

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Prise de parole pour l'UDFO Vaucluse

Chers camarades, chers amis, je m’exprime au nom de l’Union Départementale des syndicats Force Ouvrière de Vaucluse.

Je tiens tout d’abord à vous remercier pour avoir su vous mobiliser afin de dire stop à l’austérité qui fait des ravages ! Car il s’agit bien d’austérité n’en déplaise à certains.

Non, cet appel à la mobilisation, auquel vous avez répondu si nombreux, ne nourrit pas la désespérance sociale.

La désespérance sociale, celle qui nourri les mouvements de rejet de l’autre, est la conséquence des politiques d’austérité menées par les gouvernements successifs. Elle est la conséquence de ceux qui les appliquent aveuglement, de ceux qui les défendent ou encore de ceux qui ne veulent pas les voir.

Inutile de tourner autour du pot : il y a des centaines de raisons de rejeter ces politiques, les contres réformes qui les accompagnent et leurs conséquences désastreuses. 

Et le mécontentement généralisé  des salariés, des retraités, des demandeurs d’emploi est légitime.

Prenons des exemples : Blocage des salaires, allongement de la durée de cotisation pour les retraites, chômage et la précarité qui atteignent des records,  services publiques fragilisés, hôpitaux publics au bord de l’asphyxie.

Dans le même temps pour satisfaire à la Commission européenne et au patronat, le gouvernement accorde 41 milliards d’euros d’aide aux entreprises sans contrepartie aucune de leur part, mais en échange de 50 milliards de réduction de dépenses publiques et sociales au travers du pacte de responsabilité. La contrepartie, c’est nous tous qui la finançons !

Sur le plan social, la loi Macron, étend le travail du dimanche et de nuit, affaiblit les procédures prud’homales, flexibilise encore plus le code du travail.

Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg Macron ! Car ça va plus loin que ça.

La loi Macron, c’est les droits sociaux bafoués avec la volonté au final de liquider les Conseils de Prud’hommes et de permettre au patron de pouvoir licencier à volonté sans risque.

La loi Macron c’est le clientélisme qui permet aux patrons de bénéficier d’actions gratuites non imposables et aux patrons ripoux coupables de délit d’entrave de ne plus être condamnés à des peines d’emprisonnement, car elles auraient un caractère dissuasif pour les investisseurs étrangers…

La loi Macron c’est la privatisation insidieuse des hôpitaux publics en autorisant certains hôpitaux à créer des filiales pour mieux valoriser leur expertise à l’international… 

Mais c’est pas fini ! Avec un MEDEF adepte du toujours plus…

Ce n’est pas fini avec notamment sa volonté affirmée, suivi par un gouvernement au ordres, de fragiliser demain les CHSCT, de s’en prendre une nouvelle fois à notre système de protection sociale, aux 35 heures et au contrat de travail pour toujours plus de flexibilité et moins de sécurité pour les salariés.

Tout cela pose très concrètement la question de notre responsabilité en tant qu’organisation syndicale indépendante. C’est tout le sens de l’appel à la grève interprofessionnelle pour ce 9 avril.

Les seuls combats qu’on est sûr de perdre sont ceux qu’on n’engage pas !

Alors plus que jamais, il convient de dire « ça suffit » ! Maintenant le social !

Car nous sommes aussi mobilisés pour revendiquer !

Pour revendiquer des augmentations de salaires et des pensions, l’amélioration des conditions de travail, la consolidation de notre système de protection sociale reconnu comme amortisseur social.

Nous sommes mobilisés pour défendre un service public républicain répondant aux valeurs de liberté, d’égalité et de laïcité, pour obtenir une réorientation de la politique économique qui ne nourrisse pas la désespérance sociale et qui soit créatrice de vrais emplois avec de vrais salaires.

Oui, nous nous faisons entendre ce 9 avril, car nous savons tous que la crise et les mauvais coups ne sont pas terminés.

Nous devons donc continuer à dire haut et fort que cette crise ne peut se résoudre sur le dos des salariés, des demandeurs d’emplois et des retraités.

Qu’on soir clair, chers camarades, chers amis, l’arme des salariés, quand ils ne sont pas entendus, c’est de cesser le travail et de manifester. C’est bien pour ça que nous sommes là et le gouvernement ferait bien de nous entendre.

Car cette grève interprofessionnelle du 9 avril à l’appel de FO, la CGT, FSU et Solidaires n’est qu’une étape.

Et si ce soir la mobilisation est réussie et que nous ne sommes pas entendus, demain, après demain, dans les jours qui viennent, dans les entreprises, les administrations se posera clairement la question de la grève générale.


 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021