Chers camarades, chers amis, je m’exprime au nom de l’Union Départementale des syndicats Force Ouvrière de Vaucluse.
Je tiens tout d’abord à vous remercier pour avoir su vous mobiliser afin de dire stop à l’austérité qui fait des ravages ! Car il s’agit bien d’austérité n’en déplaise à certains.
Non, cet appel à la mobilisation, auquel vous avez répondu si nombreux, ne nourrit pas la désespérance sociale.
La désespérance sociale, celle qui nourri les mouvements de rejet de l’autre, est la conséquence des politiques d’austérité menées par les gouvernements successifs. Elle est la conséquence de ceux qui les appliquent aveuglement, de ceux qui les défendent ou encore de ceux qui ne veulent pas les voir.
Inutile de tourner autour du pot : il y a des centaines de raisons de rejeter ces politiques, les contres réformes qui les accompagnent et leurs conséquences désastreuses.
Et le mécontentement généralisé des salariés, des retraités, des demandeurs d’emploi est légitime.
Prenons des exemples : Blocage des salaires, allongement de la durée de cotisation pour les retraites, chômage et la précarité qui atteignent des records, services publiques fragilisés, hôpitaux publics au bord de l’asphyxie.
Dans le même temps pour satisfaire à la Commission européenne et au patronat, le gouvernement accorde 41 milliards d’euros d’aide aux entreprises sans contrepartie aucune de leur part, mais en échange de 50 milliards de réduction de dépenses publiques et sociales au travers du pacte de responsabilité. La contrepartie, c’est nous tous qui la finançons !
Sur le plan social, la loi Macron, étend le travail du dimanche et de nuit, affaiblit les procédures prud’homales, flexibilise encore plus le code du travail.
Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg Macron ! Car ça va plus loin que ça.
La loi Macron, c’est les droits sociaux bafoués avec la volonté au final de liquider les Conseils de Prud’hommes et de permettre au patron de pouvoir licencier à volonté sans risque.
La loi Macron c’est le clientélisme qui permet aux patrons de bénéficier d’actions gratuites non imposables et aux patrons ripoux coupables de délit d’entrave de ne plus être condamnés à des peines d’emprisonnement, car elles auraient un caractère dissuasif pour les investisseurs étrangers…
La loi Macron c’est la privatisation insidieuse des hôpitaux publics en autorisant certains hôpitaux à créer des filiales pour mieux valoriser leur expertise à l’international…
Mais c’est pas fini ! Avec un MEDEF adepte du toujours plus…
Ce n’est pas fini avec notamment sa volonté affirmée, suivi par un gouvernement au ordres, de fragiliser demain les CHSCT, de s’en prendre une nouvelle fois à notre système de protection sociale, aux 35 heures et au contrat de travail pour toujours plus de flexibilité et moins de sécurité pour les salariés.
Tout cela pose très concrètement la question de notre responsabilité en tant qu’organisation syndicale indépendante. C’est tout le sens de l’appel à la grève interprofessionnelle pour ce 9 avril.
Les seuls combats qu’on est sûr de perdre sont ceux qu’on n’engage pas !
Alors plus que jamais, il convient de dire « ça suffit » ! Maintenant le social !
Car nous sommes aussi mobilisés pour revendiquer !
Pour revendiquer des augmentations de salaires et des pensions, l’amélioration des conditions de travail, la consolidation de notre système de protection sociale reconnu comme amortisseur social.
Nous sommes mobilisés pour défendre un service public républicain répondant aux valeurs de liberté, d’égalité et de laïcité, pour obtenir une réorientation de la politique économique qui ne nourrisse pas la désespérance sociale et qui soit créatrice de vrais emplois avec de vrais salaires.
Oui, nous nous faisons entendre ce 9 avril, car nous savons tous que la crise et les mauvais coups ne sont pas terminés.
Nous devons donc continuer à dire haut et fort que cette crise ne peut se résoudre sur le dos des salariés, des demandeurs d’emplois et des retraités.
Qu’on soir clair, chers camarades, chers amis, l’arme des salariés, quand ils ne sont pas entendus, c’est de cesser le travail et de manifester. C’est bien pour ça que nous sommes là et le gouvernement ferait bien de nous entendre.
Car cette grève interprofessionnelle du 9 avril à l’appel de FO, la CGT, FSU et Solidaires n’est qu’une étape.
Et si ce soir la mobilisation est réussie et que nous ne sommes pas entendus, demain, après demain, dans les jours qui viennent, dans les entreprises, les administrations se posera clairement la question de la grève générale.